Réflexion sur les roadsters (et pas que)
Ca faisait quelque temps que je n'avais pas croisé de Mazda MX-5 NA. Celle-ci m'a l'air d'être là depuis quelque temps. Ce coin est connu pour ses voitures "oubliées", voire volées puis abandonnées. J'espère que ce n'est pas le cas...
Les dernières NA sont sorties il y a 20 ans. Quand j'étais petit, à la fin des années 80, il y avait un homme, dans mon immeuble, qui roulait en Triumph Spitfire 1500, une voiture qui avait alors 15 ans maxi. A la TV, dans Chips, il y avait presque toujours des MG B MK IV. Les épisodes dataient un peu, mais ces voitures n'avaient là aussi qu'une quinzaine d'années maxi. Et si on me parle d'Alfa Spider, je pense par défaut au modèle 1990-1994, dit "série 4"... Parce que je les ai vues en concession. J'ai même un catalogue ! Toutes ces voitures me parlent donc directement.
Mais pour les gens qui ont 20 ans aujourd'hui, le roadster qui a toujours été là, c'est la Mazda MX-5. La question de savoir si c'est une imitation des Anglaises et des Italiennes ne se pose plus. Ca change pas mal de choses ! Après, bien sûr, si MG revient et qu'il effectue un battage pour dire "le roadster, c'est moi", cela peut changer...
Rien n'est immuable dans l'automobile. Il y a 30 ans, j'ai passé l'été à dévorer le hors-série de L'automobile magazine. Que de changements, depuis ! Bien sûr, on songe aux marques disparues (American Motors, Autobianchi, Austin, FSO, Innocenti, Mercury, Oldsmobile, Panther, Plymouth, Pontiac, Rover, Saab, Talbot, TVR, Zastava...) Mais le gros changement, c'est le positionnement des constructeurs. En 1987, le roi européen, c'était Fiat ! Et je parle de la marque, qui étais la référence dans les petites cylindrées. Volkswagen n'était qu'un challenger, qui avait du mal à exister au-delà de la Golf. Dans le premium, Jaguar et Mercedes avait un leadership dans les très grosses cylindrées. Avec BMW dans le rôle de l'aiguillon. Austin-Rover gardait un certain prestige dans la moyenne gamme, grâce aux 200 et 800. La classe anglaise avec la technologie japonaise... Justement, acheter japonais, en 1987, c'était être un traitre ! C'était vouloir le chômage de masse. Alors qu'aujourd'hui, ce sont eux qui produisent des citadines en France ! Par contre, à l'époque, Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan et Toyota étaient au coude à coude. Dans le reste de l'Asie, le seul vrai constructeur, c'était le Taïwanais Yue Long. Hyundai ne produisait que la Pony. Quant à Daewoo et Kia, ils n'étaient même pas cités. Et je ne parle pas des Chinois et des Indiens...
Les années 80 avaient vu une consolidation chez les constructeurs européen. D'une part, c'était la fin des filiales étrangères qui faisaient ce qu'elles voulaient. En Espagne, par exemple, on produisait des Talbot bien après la fermeture de Poissy... Avec l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans le marché commun, les frontières disparaissaient. BL et Fiat ont ainsi vendu ou fermé leurs usines d'assemblage en Europe de l'ouest, hors de leurs pays d'origine. Les petits constructeurs comme Daf, Seat ou Steyr-Puch n'avaient plus le bénéfice d'un marché local captif. Hors d'Europe, prendre l'avion pour l'Amérique du sud n'étaient plus une expédition ; les constructeurs reprirent en main leurs filiales. On notaient aussi qu'en Afrique, à cause d'une économie stagnante et de l'ouverture des marchés, les usines de CKD fermèrent les unes après les autres. L'Afrique disparaissait de la planète auto...
Depuis, les protectionnismes locaux ont quasiment disparus. Les occidentaux ont pu envahir l'Europe de l'Est, puis la Russie, le Brésil, la Chine, l'Inde... Tôt ou tard, les constructeurs Chinois et Indiens passeront à l'offensive. Je ne parle pas des quelques centaines de MG vendues chaque mois outre-manche, mais de vraies implantation, capable d'écouler des centaines de milliers de voitures en Europe. Les constructeurs Européens n'ont pas conscience que les arbres ne montent pas au ciel. En 1987, il s'est vendu 1 911 501 voitures en France. Et en 2016 ? 2 015 186. Le gâteau est le même, mais les Coréens se sont invités à la table. On veut chasser l'automobile des villes. Les jeunes bobos ne passent plus le permis. Ca aura des conséquences à long terme sur les ventes de voitures, en France... Les généralistes européens vous répondent qu'ils compensent avec les ventes extra-européennes. A la limite, le client qui achetait Peugeot de père en fils, chez un concessionnaire ouvert en 1947, ils s'en fichent. Sauf que les Russes, les Chinois ou les Indiens, ils "n'attendent" pas Renault ou Fiat. Les Coréens et les Japonais sont aujourd'hui les grands gagnants des marchés émergents. Fiat a vendu 32 742 voitures aux USA, en 2016. C'est 32 742 voitures de plus qu'il y a 10 ans... Sauf que sur la même période, Hyundai est passé de 455 520 à 768 057 ventes, aux USA ! Les Japonais et les Coréens dominent l'industrie. Demain, les Chinois ou les Indiens les rejoindront dans le top 10 mondial. Est-ce qu'il n'y a pas un risque que les généralistes européens se retrouvent marginalisés, demain ?
Les dernières NA sont sorties il y a 20 ans. Quand j'étais petit, à la fin des années 80, il y avait un homme, dans mon immeuble, qui roulait en Triumph Spitfire 1500, une voiture qui avait alors 15 ans maxi. A la TV, dans Chips, il y avait presque toujours des MG B MK IV. Les épisodes dataient un peu, mais ces voitures n'avaient là aussi qu'une quinzaine d'années maxi. Et si on me parle d'Alfa Spider, je pense par défaut au modèle 1990-1994, dit "série 4"... Parce que je les ai vues en concession. J'ai même un catalogue ! Toutes ces voitures me parlent donc directement.
Mais pour les gens qui ont 20 ans aujourd'hui, le roadster qui a toujours été là, c'est la Mazda MX-5. La question de savoir si c'est une imitation des Anglaises et des Italiennes ne se pose plus. Ca change pas mal de choses ! Après, bien sûr, si MG revient et qu'il effectue un battage pour dire "le roadster, c'est moi", cela peut changer...
Rien n'est immuable dans l'automobile. Il y a 30 ans, j'ai passé l'été à dévorer le hors-série de L'automobile magazine. Que de changements, depuis ! Bien sûr, on songe aux marques disparues (American Motors, Autobianchi, Austin, FSO, Innocenti, Mercury, Oldsmobile, Panther, Plymouth, Pontiac, Rover, Saab, Talbot, TVR, Zastava...) Mais le gros changement, c'est le positionnement des constructeurs. En 1987, le roi européen, c'était Fiat ! Et je parle de la marque, qui étais la référence dans les petites cylindrées. Volkswagen n'était qu'un challenger, qui avait du mal à exister au-delà de la Golf. Dans le premium, Jaguar et Mercedes avait un leadership dans les très grosses cylindrées. Avec BMW dans le rôle de l'aiguillon. Austin-Rover gardait un certain prestige dans la moyenne gamme, grâce aux 200 et 800. La classe anglaise avec la technologie japonaise... Justement, acheter japonais, en 1987, c'était être un traitre ! C'était vouloir le chômage de masse. Alors qu'aujourd'hui, ce sont eux qui produisent des citadines en France ! Par contre, à l'époque, Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan et Toyota étaient au coude à coude. Dans le reste de l'Asie, le seul vrai constructeur, c'était le Taïwanais Yue Long. Hyundai ne produisait que la Pony. Quant à Daewoo et Kia, ils n'étaient même pas cités. Et je ne parle pas des Chinois et des Indiens...
Les années 80 avaient vu une consolidation chez les constructeurs européen. D'une part, c'était la fin des filiales étrangères qui faisaient ce qu'elles voulaient. En Espagne, par exemple, on produisait des Talbot bien après la fermeture de Poissy... Avec l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans le marché commun, les frontières disparaissaient. BL et Fiat ont ainsi vendu ou fermé leurs usines d'assemblage en Europe de l'ouest, hors de leurs pays d'origine. Les petits constructeurs comme Daf, Seat ou Steyr-Puch n'avaient plus le bénéfice d'un marché local captif. Hors d'Europe, prendre l'avion pour l'Amérique du sud n'étaient plus une expédition ; les constructeurs reprirent en main leurs filiales. On notaient aussi qu'en Afrique, à cause d'une économie stagnante et de l'ouverture des marchés, les usines de CKD fermèrent les unes après les autres. L'Afrique disparaissait de la planète auto...
Depuis, les protectionnismes locaux ont quasiment disparus. Les occidentaux ont pu envahir l'Europe de l'Est, puis la Russie, le Brésil, la Chine, l'Inde... Tôt ou tard, les constructeurs Chinois et Indiens passeront à l'offensive. Je ne parle pas des quelques centaines de MG vendues chaque mois outre-manche, mais de vraies implantation, capable d'écouler des centaines de milliers de voitures en Europe. Les constructeurs Européens n'ont pas conscience que les arbres ne montent pas au ciel. En 1987, il s'est vendu 1 911 501 voitures en France. Et en 2016 ? 2 015 186. Le gâteau est le même, mais les Coréens se sont invités à la table. On veut chasser l'automobile des villes. Les jeunes bobos ne passent plus le permis. Ca aura des conséquences à long terme sur les ventes de voitures, en France... Les généralistes européens vous répondent qu'ils compensent avec les ventes extra-européennes. A la limite, le client qui achetait Peugeot de père en fils, chez un concessionnaire ouvert en 1947, ils s'en fichent. Sauf que les Russes, les Chinois ou les Indiens, ils "n'attendent" pas Renault ou Fiat. Les Coréens et les Japonais sont aujourd'hui les grands gagnants des marchés émergents. Fiat a vendu 32 742 voitures aux USA, en 2016. C'est 32 742 voitures de plus qu'il y a 10 ans... Sauf que sur la même période, Hyundai est passé de 455 520 à 768 057 ventes, aux USA ! Les Japonais et les Coréens dominent l'industrie. Demain, les Chinois ou les Indiens les rejoindront dans le top 10 mondial. Est-ce qu'il n'y a pas un risque que les généralistes européens se retrouvent marginalisés, demain ?
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