Juliette ?

Normalement, lorsque j'effectue mon jogging dominical, rien ne peut m'arrêter ! Rien, sauf une Alfa Romeo Giulietta. Les Alfa Romeo sont devenues bien rares. C'est bien la première fois que je vois une Giulietta dans la rue. Tant pis pour les longues portées, les autocollants et pour mon jogging : elle mérite largement quelques photos !

Justement, après une dizaine de kilomètres, j'avais les jambes un peu raides. D'où des angles de photos pas terrible...
La Giulietta fut lancée en 1977. Elle était basée sur l'Alfetta, mais dans un style plus moderne. Le nom était bien sûr une référence à la Giulietta des années 50. Ici, on a affaire à une série 2, commercialisée de 1981 à 1983. C'est une version 2.0, dont le moteur 4 cylindres (NDLA : en ligne et non à plat comme sur les Alfasud et 33) 130ch offrait un très véloce 185km/h en pointe. Il y eu ensuite une série 3. Sa remplaçante, la 75 (à la plateforme dérivée de la Giulietta) débarqua en 1985 et l'année suivante, la Giulietta tira sa révérence.

Pour une voiture née à la fin des années 70, la ligne a plutôt bien vieilli (grâce notamment à son porte-à-faux arrière réduit, rare pour l'époque.) Surtout par rapport à des "caisses carrées" comme la R18 contemporaine... Notez la nervure latérale, les jantes et la très chic calandre chromée. Sans oublier les ailes élargies et les prises d'air bien visible, façon compet' (typique des Alfa d'alors.) Un vrai travail de designer, à une époque du diktat des souffleries et de leurs lignes banales...

Par contre, côté finition et qualité perçue, Alfa était au ras des pâquerettes...
Un article très intéressant évoquait les résultats de FCA face au plan annoncé en 2014 par Sergio Marchionne. Sans aucun suspens, on est loin du compte. En 2014, FCA vendait 4,2 millions de voitures. En 2018, il devrait clôturer à 4,9 millions. C'est mieux, mais c'est très loin des 7 millions envisagés...
Dans le "mieux", il y a l'introduction d'Alfa Romeo en Amérique du Nord, qui permet de la repositionner en marque mondiale. Il y a aussi une présence plus forte en Chine, même si FCA y est un nain par rapport à VW, GM et Hyundai. Surtout, il y a le très bon score de Ram, qui profite de la reprise US.
Néanmoins, il y a surtout des lancements décevants (comme les Chrysler 200 et Dodge Dart, qui devait marquer le retour de Chrysler dans les compactes) et beaucoup, beaucoup de modèles annoncés qui ne sont pas arrivés. Marchionne espérait marier FCA à un autre. Sauf que l'heure n'est plus aux grandes alliances. Même les constructeurs Chinois manquent d'appétit. La faute notamment à un prix de vente exigé trop élevé. Or, sans partenariat, FCA manque de budget pour développer moteurs et plateformes. Marchionne est enfermé dans un modèle économique des années 2000. D'où une gamme vieillissante. J'étais au lancement de la Giulietta, en 2010. Quelques mois plus tard, un ami en a eu une, comme voiture de fonction. Le leasing terminé, il a eu une Audi A3 de fonction. Il vient d'avoir une seconde A3 de fonction... Mais la Giulietta est toujours au catalogue ! Ce qui fait vivre FCA, en Europe, c'est la Fiat 500, qui vient justement de fêter les 2 millions d'exemplaires. 2 millions de ventes en 10 ans, pour une citadine mondiale, ce n'est pas terrible. Et l'effet s'estompe.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'il n'y a rien dans les tuyaux. Aucune Alfa, Fiat ou Jeep surprise récemment par un photographe-espion. Donc pas de lancements à court terme. Qui plus est, je n'ai vu passer aucun investissement dans l'électrique ou l'hybride. Aucun proto. Aucune recherche. Avec ses Multiair, FCA n'est pas trop mal placé dans l'après-diesel. Mais quid de l'après-thermique ? A moyen terme, le groupe fera face à des émissions moyennes de CO2 très draconiennes. Espérons que d'ici-là, FCA disposera d'un vrai PDG, sans oursin dans le portefeuille...

Commentaires

Articles les plus consultés