43. Mercedes 280SL "Pagode"
Admirez le look décontracté ! Veste de costume, mais baskets et chemises à fleurs ! J'ai vu cette Mercedes 280SL "Pagode" dans un parking souterrain et j'ai voulu être pris en photo avec.
La Pagode, c'était une fausse-bonne idée.
Dans l'Europe de l'après-guerre, les années comptaient double. A fortiori en Allemagne de l'Ouest, avec sa croissance annuelle moyenne de 8% de PIB ! Le Mercedes-Benz du début des années 50 était une entreprise convalescente, qui devait exporter. La 300SL "Papillon" était un moyen d'attirer l'intention et de bâtir une image. C'était le fruit d'un programme sportif (Grand Prix et endurance) ambitieux. Quelques années plus tard, la situation était tout autre. Avec le rachat du réseau Studebaker et l'ouverture d'une usine au Brésil, Mercedes-Benz était devenu un acteur mondial ; une situation inédite dans le premium. Il ne s'agissait plus de se faire connaitre, mais de consolider et de bâtir. De plus, la firme à l'étoile avait quitté le sport auto suite à la tragédie du Mans. Communiquer dessus était tabou.
L'autre aspect, c'était une volonté de rationaliser la gamme. La génération "Ponton" possédait quatre berlines : la 180 (W120), la 219 (W105), la 220 (W180) et la limousine 300 (W188.) A la génération "Heckflosse", la gamme était réduite à la 220 (W111), son dérivé luxueux 300 (W112) et sa version "low-cost", la 190 (W110.) Trois modèles partageant la même plateforme. De même, la 190SL et la 300SL Roadster furent fondues en un modèle unique.
Partant de là, le projet W113 devait être un compromis entre 190SL et 300SL Roadster, reprenant la plateforme de la W111. Un roadster plus statutaire et confortable que sportif, dans l'esprit du Mercedes-Benz du début des années 60. En prime, le responsable du design, Freidrich Geiger avait conçu un bloc optique vertical, intégrant feux de croisement, feux de route, antibrouillard et clignotant. Il tenait à ce que toutes les voitures l'aient. Alors que ce bloc imposait un avant très massif.
Le résultat de tout cela, c'était la 230SL de 1963. A cause de la forme de son hard-top, elle fut vite surnommée "Pagode". Par rapport aux 190SL et 300SL Roadster, elle semblait bien fade ; trop proche des berlines de la marque. Bien que plus performante que la 190SL, elle était perçue comme poussive. D'où la 250SL de 1966, aussi puissance (150ch), mais plus coupleuse. En 1968, nouvelle évolution avec la 280SL et son 2,8l 150ch. En option, on pouvait commander une boite ZF 5 rapports.
Mais c'était plié. Rien n'y faisait. Ni cela, ni la victoire d'Eugen Böhringer au Liège-Sofia-Liège 1963 avec une 230SL. Pour sa remplaçante, la R107, Mercedes revint à davantage de sportivité, un très long capot et davantage d'éléments spécifiques. Le retour du nom "300SL" était également un clin d’œil au passé. Dans certaines photos presse, on voyait des R107 aux côtés de 300SL Roadster, comme si la Pagode n'avait jamais existé...
Bien sûr, la Pagode est désormais une voiture de collection très recherchée. Mais il ne faut pas oublier qu'en son temps, elle fut une erreur de casting.
La Pagode, c'était une fausse-bonne idée.
Dans l'Europe de l'après-guerre, les années comptaient double. A fortiori en Allemagne de l'Ouest, avec sa croissance annuelle moyenne de 8% de PIB ! Le Mercedes-Benz du début des années 50 était une entreprise convalescente, qui devait exporter. La 300SL "Papillon" était un moyen d'attirer l'intention et de bâtir une image. C'était le fruit d'un programme sportif (Grand Prix et endurance) ambitieux. Quelques années plus tard, la situation était tout autre. Avec le rachat du réseau Studebaker et l'ouverture d'une usine au Brésil, Mercedes-Benz était devenu un acteur mondial ; une situation inédite dans le premium. Il ne s'agissait plus de se faire connaitre, mais de consolider et de bâtir. De plus, la firme à l'étoile avait quitté le sport auto suite à la tragédie du Mans. Communiquer dessus était tabou.
L'autre aspect, c'était une volonté de rationaliser la gamme. La génération "Ponton" possédait quatre berlines : la 180 (W120), la 219 (W105), la 220 (W180) et la limousine 300 (W188.) A la génération "Heckflosse", la gamme était réduite à la 220 (W111), son dérivé luxueux 300 (W112) et sa version "low-cost", la 190 (W110.) Trois modèles partageant la même plateforme. De même, la 190SL et la 300SL Roadster furent fondues en un modèle unique.
Partant de là, le projet W113 devait être un compromis entre 190SL et 300SL Roadster, reprenant la plateforme de la W111. Un roadster plus statutaire et confortable que sportif, dans l'esprit du Mercedes-Benz du début des années 60. En prime, le responsable du design, Freidrich Geiger avait conçu un bloc optique vertical, intégrant feux de croisement, feux de route, antibrouillard et clignotant. Il tenait à ce que toutes les voitures l'aient. Alors que ce bloc imposait un avant très massif.
Le résultat de tout cela, c'était la 230SL de 1963. A cause de la forme de son hard-top, elle fut vite surnommée "Pagode". Par rapport aux 190SL et 300SL Roadster, elle semblait bien fade ; trop proche des berlines de la marque. Bien que plus performante que la 190SL, elle était perçue comme poussive. D'où la 250SL de 1966, aussi puissance (150ch), mais plus coupleuse. En 1968, nouvelle évolution avec la 280SL et son 2,8l 150ch. En option, on pouvait commander une boite ZF 5 rapports.
Mais c'était plié. Rien n'y faisait. Ni cela, ni la victoire d'Eugen Böhringer au Liège-Sofia-Liège 1963 avec une 230SL. Pour sa remplaçante, la R107, Mercedes revint à davantage de sportivité, un très long capot et davantage d'éléments spécifiques. Le retour du nom "300SL" était également un clin d’œil au passé. Dans certaines photos presse, on voyait des R107 aux côtés de 300SL Roadster, comme si la Pagode n'avait jamais existé...
Bien sûr, la Pagode est désormais une voiture de collection très recherchée. Mais il ne faut pas oublier qu'en son temps, elle fut une erreur de casting.
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