The all-new OUTLANDER PHEV

Fleuron de Mitsubishi, l'Outlander PHEV est enfin remplacé. Design très typé, finition à la hausse et autonomie réelle en tout électrique : il semble bien désirable. Mais le verra-t-on en Europe ? 

D'emblée, la marque aux trois diamants en met plein la vue : Pajero Evo et Lancer Evo !

Le verre à moitié plein, c'est que Mitsu possède un passé récent glorieux.

Le verre à moitié vide, c'est que depuis une vingtaine d'années, la marque a cumulé les revers. Entre 2000 et 2012, les ventes Européennes ont quasiment été divisées par 3. Depuis, avec 150 000 unités, il remonte la pente. Même si le Benelux et la Grande-Bretagne sont surreprésentés dans ce total.

Né sous la forme d'un break sur échasses, il y a près de 20 ans, l'Outlander s'est mué en gros SUV. La nouvelle génération ayant encore glané des centimètres pour se distancer de l'Eclipse Cross. Les centimètres étant également du au passage à une plateforme de Nissan Rogue, Alliance oblige. Du coup, c'est désormais un 7 places.

La troisième génération d'Outlander avait inauguré une version hybride rechargeable. J'ai eu la chance d'en essayer l'un des tout premiers. La technologie était intéressante, mais le prix était trop élevé par rapport aux prestations.

L'Outlander 4 aurait du débuter à Genève. Six mois plus tard, il reste méconnu. On retrouve les lignes du Groundtourer dévoilé au Mondial de Paris 2016. Il aurait du suivre l'Eclipse Cross (2018.) Mais son lancement fut retardé (euphémisme) suite aux difficultés de Mitsubishi, la reprise par l'Alliance Renault-Nissan, puis la mise en pratique du plan post-Carlos Ghosn, baptisé "Small is beautiful".

Plutôt qu'un long discours, la marque préfère confier son SUV à trois "vrais gens". Le chiffre trois étant sans doute un clin d’œil à la marque (dont le nom signifie "trois diamants".)

Le mot "bobo" est complétement galvaudé (tout le monde étant le bobo de quelqu'un.) Mais pour le coup, Mitsubishi a trouvé trois authentiques bourgeois-bohèmes ! Pour le Japon, ce genre d'hédonisme individualiste était proscrit jusqu'à récemment. C'est aussi l'occasion pour Mitsubishi de se montrer moderne.
En tout cas, cela dessine le portrait-robot de l'acheteur d'Outlander : un "rurbain" CSP+ de 40, 50 ans, qui aime le grand air... Mais avec le confort de la ville.

On commence par Takuji Araki, un pratiquant de paddle, niveau pro. Avec l'Outlander PHEV, il peut mettre sa planche et celle de son fils, à l'arrière, sans avoir besoin d'une galerie de toit. Il apprécie aussi le confort en mode tout-chemin, bien appréciable sur le chemin du retour, après une journée d'effort.

Signalons que si l'Outlander "normale" possède un 2,5l Nissan, la version PHEV possède un bon vieux 2,4l 4B12 Mitsu.

Accessoirement, cela permet au constructeur de faire de belles images d'océan et de plage.

Koichiro Oniki est architecte d'intérieur. Dans son métier le design et le choix des matériaux est primordial. Il a donc une certaine expertise pour jauger le dessin du SUV et sa finition.

Visiblement, sur ces deux points, il y a eu de gros progrès par rapport à l'Outlander 3.

Enfin, Miho Kawakami est cuisinière (à écouter les constructeurs autos, c'est l'unique métier féminin.) Habitant à la campagne, elle apprécie la maniabilité de l'Outlander et le silence du PHEV, qui permet de communiquer avec les passagers. Accessoirement, grâce à la prise 220V, elle peut brancher une glacière, une plancha et plusieurs ampoules dessus (?) pour faire du camping trois étoiles.

Tel les trois mousquetaires, nos trois essayeurs sont quatre ! Takao Kato, PDG de Mitsubishi Motors (qui est désormais un société distincte de Mitsubishi Electric et de Mitsubishi Heavy Industry), offre son propre témoignage.

Avec 87km d'autonomie en mode électrique pur, l'Outlander PHEV possède davantage de polyvalence qu'un VE. Takao Kato souligne qu'au global, son empreinte carbone est moindre qu'un VE. 

Il l'a essayé où, l'Outlander PHEV ? Sur le parking du siège ? Non, Mitsubishi nous montre un clip avec un Outlander sur un parcours enneigé et l'on reconnait Takao Kato au volant. La caméra alterne les plans d'extérieurs et les plans de l'habitacle pour bien insister.

Mitsubishi, c'est un zaibatsu, ces conglomérats familiaux issus de l'industrialisation du Japon, à la fin du XIXe siècle. Du crayon à papier au Zero, en passant par les ascenseurs, les différentes filiales de Mitsubishi ont fabriqué tout et n'importe quoi. Cette organisation fut utile lors des coups durs, avec une entraide mutuelles. Néanmoins, elle impose aussi une certaine pesanteur et un manque complet de recul. Le parallèle avec son ex-partenaire Hyundai est troublant.

L'Outlander est le premier Mitsubishi de l'ère Alliance. Un Mitsubishi qui semble vouloir se concentrer sur les SUV de milieu de gamme. Tant pis pour les fans de la Colt/Mirage, de la Lancer ou de l'Eclipse (la vraie, pas le SUV.) Il semble également vouloir réduire ses ambitions dans le monde, notamment en Europe.

Takao Kato nous promet que l'on reparlera bientôt de sa marque. Ces derniers temps, Fiat et Mitsubishi étaient les spécialistes du "et ce n'est qu'un début" à chaque présentation... Sauf qu'ensuite, on ne voyait rien venir.
La marque au trois diamants gagnerait à être plus connues. Elle est censée avoir un ASX et un Pajero dans les tuyaux. Espérons qu'ils arrivent rapidement.

(Captures d'écran de Mitsubishi.)

Commentaires

Articles les plus consultés