Pronostic F1 2023

On est à mi-chemin entre les Grand Prix de Belgique et de Hollande. La F1 attaquera son sprint automnale de neuf (!) Grand Prix, au cours duquel Max Verstappen sera titré (sauf cataclysme.) Qui sera vice-champion ? 3e ? 4e ? Voici mon pronostic. 

Pour rappel, en 2022, j'avais prédit le classement de 8 des 20 pilotes. Je ne suis en contact avec aucune écurie. Mon opinion est donc à prendre avec des pincettes... 

Red Bull, champion constructeur. Max Verstappen champion et Sergio Pérez, 2e

Ça, c'est un prédiction très osée, mais je n'ai pas peur de mes opinions ! L'an dernier, au moment de la trêve estivale, Red Bull avait 97 points d'avance sur le second et le championnat semblait plié. Cette année, ils ont 256 points d'avance ! Aussi, l'équipe a remporté toutes les courses de la saison, y compris les courses sprint. A la régulière, difficile de voir une équipe capable de les battre.
Pour le long terme, Red Bull a sécurisé son avenir, via le contrat avec Ford. C'était l'une des seules ombres au tableau, après la mort de Dieter Mateschitz et l'échec du projet avec Porsche. L'autre faiblesse de Red Bull, c'est sa filière : 12 pilotes, mais aucun calibré pour la F1.

Pour Max Verstappen, le titre 2023 est dans la poche. Mettons en perspective l'avance de Max Verstappen. Si le Néerlandais ne revenait qu'à Austin, fin octobre, Sergio Perez devra espérer remporter les Grand Prix de Hollande, d'Italie, de Singapour et du Japon, ainsi que la course sprint du Grand Prix du Qatar et finir au moins 4e de la course qatari, pour être en tête du classement avant Austin ! Mais pas question, pour l Néerlandais, de gérer son avance. Il a encore faim de victoires et même un sacre ne le calmera pas... S'il s'impose encore en 2024, il pourrait changer la physionomie du plateau et pousser dehors certains de ses rivaux (voir plus loin), comme Michael Schumacher en son temps.
The Sun voudrait se faire Max Verstappen. En tant que rival de Lewis Hamilton, c'est un homme à abattre ! Mais ils n'ont rien trouvé de croustillant : pas de maitresse, pas de nuit d'ivresse, pas de tweet malheureux, pas de yacht, pas de villa de 10 000m², pas d'hypercar, pas d'anecdote chez ses anciens adversaires... A 25 ans, il continue de se faire discret dès qu'il quitte sa monoplace.

Toujours aussi peu à dire sur Sergio Perez. Il a déjà remporté ses deux courses annuelles. Il semble avoir cimenté sa place de dauphin. Il est trop irrégulier pour être menaçant sur toute une saison. Il n'est même pas capable de rester dans l'échappement de son leader, comme Rubens Barrichello en son temps.

Mercedes, vice-champion. Lewis Hamilton 3e et George Russell, 6e

Très décevant. Fin 2022, on avait l'impression que Mercedes GP avait remonté la pente et qu'elle serait capable d'aller chercher Red Bull en 2023. Au lieu de ça, l'écurie est tombée encore plus bas que début 2022 et sa courbe de progression est davantage horizontale.

Saison après saison, la vitesse et le charisme de Lewis Hamilton s'émousse. Il a néanmoins de beaux restes et il compte bien rempiler en 2024, voire en 2025. Il sera intéressant de voir s'il organise un nouveau camp de vacances des pilotes. Tant son côté "patron du paddock" s'est émoussé.
En entend d'ailleurs moins, "LH44" sur les questions sociétales et il a repris sa chasse à la galinette cendrée. Personnellement, je pense que ses idées et son mode de vie étaient dictés par un ami/gourou, lequel a coupé les ponts depuis.

Grosse déception pour George Russell. Mercedes GP était près à lui filer les clefs de l'écurie et il nous fait un remake du Viager ! Il est dans sa cinquième saison et il y a beaucoup trop de déchet dans ses courses. Pour certains, l'heure n'est plus au remplacement d'Hamilton, mais à celui de Russell.

Ferrari, 3e du championnat. Charles Leclerc, 5e et Carlos Sainz Jr, 7e

Mattia Binotto faisait figure de bouc émissaire en 2022. Avec le recul, on voit bien qu'il n'était pas le seul responsable. Frédéric Vasseur est sans doute face au plus gros défi de sa vie et il va avoir beaucoup de pain sur la planche... La SF-23 est sans doute rapide. Mais côté stratégie, c'est le néant. D'où des performances en dents de scie.

Charles Leclerc est probablement l'un des 3 ou 4 meilleurs pilotes du plateau. Mais il semble avoir touché son plafond de verre en 2022. Il a obtenu la tête de Mattia Binotto, mais il semble trop passif. Sans oublier le côté Calimero...
Il a l'air avoir tiré un trait sur 2023 (hors Spa), comme il avait tiré un trait sur 2022. Or, enchainer les saisons "sans", ce n'est valable que si vous vous appelez Lewis Hamilton ou Fernando Alonso. Du haut de ses 5 victoires en Grand Prix, Charles Leclerc ne dispose pas d'un palmarès tel qu'il serait incontournable. Le temps joue contre lui et il risque un destin à la Daniel Ricciardo...

Carlos Sainz Jr, lui, mène sa barque. Contrairement à Charles Leclerc, il ne rêve pas d'être champion du monde et il ne joue pas les DRH. Il pilote, point. Ça a plutôt bien réussi à l'Espagnol : il pointa devant son équipier jusqu'à Spa. L'avenir, ça pourrait être une pré-retraite chez Audi, ex-Sauber (NDLA : merci papa.) C'est d'ailleurs terrible qu'à 29 ans, il ait encore besoin de son père pour gérer sa carrière.

Aston Martin, 4e du championnat. Fernando Alonso, 6e et Lance Stroll, 11e

Il y a un petit peu plus d'un an, Fernando Alonso signait chez Aston Martin. On nous décrivait l'écurie Britannique comme une pétaudière, où tout le monde était démissionnaire. Que les Stroll père et fils étaient des incapables. D'ailleurs, les ventes moyennes d'Aston Martin (6 200 unités en 2021) avaient ruiné Lawrence Stroll.
Pourtant, l'AMR23 connu des débuts tonitruants ! Et là où l'on pouvait croire à un feu de paille, force est de constater que l'écurie tient son rang. Au moment de la trêve, elle possède encore 8 points d'avance sur Ferrari. Après, est-ce que l'AMR24 sera du même tonneau ? Quid de la situation financière de Stroll Sr, alors qu'Aston Martin a connu une croissance très moyenne à 6 412 unités en 2022 (et en faisant le forcing sur le dernier trimestre) ? En tout cas, en signant avec Honda, elle pourra s'éloigner de l'orbite de Mercedes.

Fernando Alonso est LA surprise de l'année. Son passage chez Aston Martin ressemblait à une pré-retraite lucrative (cf. Kimi Räikkönen chez Alfa Romeo ou Sebastian Vettel chez Aston Martin... Auquel l'Espagnol succède !) Une vieille gloire qui ne peut ou ne veut plus faire grand chose. Ça, c'était l'impression a priori.
A la place, on a un 'Nando surmotivé. Un temps deuxième du classement, il décrocha 6 podiums en 8 Grand Prix ! Avec une meilleure voiture, il allait chercher Max Verstappen ! Aston Martin n'a pas les moyens de faire de gros développements sur toute une saison. L'Espagnol a pu compenser, par son pilotage, à Monaco et à Montréal. Néanmoins, à Zandvoort, Mercedes et Ferrari auront sans doute de grosses évolutions. Et peut-être aussi McLaren. Le défi de l'Espagnol sera de perdre le moins de points possibles sur ses rivaux. En tout cas, cette saison 2023 restera la plus belle d'Alonso depuis longtemps...

Lance Stroll n'avait pas marqué autant de points depuis l'époque de la "Mercedes rose". Il a plus vite accusé le coup que son leader. Marquer des points après la pause, ce sera un exploit à l'échelle du Canadien.

McLaren, 5e du championnat, Lando Norris, 8e et Oscar Piastri, 9e

La plus forte progression de l'année ! A Bahreïn, les "Oranges" semblaient bien parti pour jouer la cuillère en bois. La MCL60 s'est métamorphosée et elle devrait finir dans la première moitié du classement. Le retard sur Aston Martin semble trop grand pour espérer la 4e place.

Lando Norris est devenu un habitué de la Q3. Ce qui manque désormais à son palmarès, c'est une victoire. Il aurait tout de même besoin d'un coup de pouce, comme un Grand Prix avec interruptions et têtes d'affiche aux fraises...
Avec Charles Leclerc, Lando Norris est le grand perdant du mercato 2023-2024 (ou plutôt du statu quo 2023-2024.) Il aurait la dimension d'un leader de Red Bull ou d'un aiguillon d'Hamilton chez Mercedes. Sauf que personne ne recrute !

La plus grande pierre à la carrière de Lando Norris, c'est Oscar Piastri. Il y a un an, on pouvait trouver l'Australien bien présomptueux ! Un débutant qui fait un doigt d'honneur à une écurie ? C'est un coup à être rapidement blacklisté partout !
Force est de constater que l'Australien vaut son pesant d'or. Il est capable de rester dans la roue d'un Norris très véloce. Cela rappelle un tout jeune Kimi Räikkönen, blotti dans l'échappement de "Quick Nick" Heidfeld, chez Sauber. En fin de saison, c'est au Finlandais que McLaren avait offert un contrat. Piastri sera "libérable" en 2025. Nul doute que les top teams se battront pour l'avoir...

Alpine, 6e du championnat. Esteban Ocon, 10e et Pierre Gasly, 12e

Après l'Australie, il semblait que la troisième place du classement constructeur allait être une lutte au finish entre un Aston Martin en perdition, face à Ferrari et à Alpine. Les Français gérant mieux leurs courses que les Italiens. Puis on a eu droit à un énième cafouillage, avec démissions en cascade et encore un nouvel organigramme. Même chez Prost GP, les cadres restaient plus longtemps !
Luca de Meo rêverait de créer une business unit "Alpine", en unifiant Dieppe, Enstone, Les Ulis et Viry-Châtillon. L'objectif étant de porter l'ensemble en bourse. Et qu'à terme, on est un Alpine financièrement autonome, qui ne coute rien et qui rapporterait chaque année des dividendes. C'est sans compter sur l’archipélisation de ces entités. Accessoirement, les gens de la F1 n'ont pas envie de gérer des Austral "esprit Alpine" et autres A110 Dolce Vita... Luca de Meo ne sait pas taper du poing sur la table (cf. aussi le dossier Horse/Ampère...) Il est donc dans l'incantatoire.
Une porte de sortie, ça serait la reprise d'Enstone par Andretti. Au moins, cela évitera le micro-management de Boulogne-Billancourt. Marissa Andretti serait probablement parachutée N°1.

Esteban Ocon a la kenergie ! Lui qui avait dominé Fernando Alonso fait de même avec Pierre Gasly. Il est surtout très passif, en particulier en dehors de la voiture. Il a tout de même six saisons (+ une demi-saison chez Manor) au compteur, dont quatre avec Alpine/Renault. Mais il ne s'impose pas dans le paddock. A ne pas se rebeller ouvertement contre la direction, il se pose de facto en coresponsable du marasme.

Pierre Gasly a été à l'école Red Bull des RP. Il sait donc davantage se comporter devant un caméra. Néanmoins, après sa saison de m...., avec Alpha Tauri, on pourrait croire qu'il ait davantage faim. Le compte n'y est pas. Il lui manque au moins un Top 5 pour que son bilan 2023 soit satisfaisant.

Globalement, la mayonnaise du "Team Normandie" ne prend pas. On espérait Alain Prost-René Arnoux, on se retrouve avec Eric Bernard-Eric Bernard...

Alfa Romeo, 7e du championnat. Valtteri Bottas, 15e et Zhou Guan Yu, 16e

Il y a un sacré gouffre entre la "L1" et la "L2". Alpine a quasiment marqué deux fois plus de points que les écuries derrière elle ! Alfa Romeo, Haas et Williams sont dans un mouchoir de poche. Mais je mise sur l'écurie italo-suisse.

Régulièrement, on voit des rachats et des reprises d'écuries. Néanmoins, le repreneur y va étape par étape. Audi, lui, a prévu de ne garder que les murs d'Hinwil, le numéro d'inscription FIA (pour éviter les frais de création d'écurie, le dépôt d'un caution, etc.) et quelques quatrième couteaux. Le seul cas récent, c'était la reprise de Tyrrell par BAT, en 1999.
La F1 2025 est en cours de conception à Neuburg, siège de l'Audi Sport Competence Center. Les ingénieurs Allemands arriveront à Hinwil en 2024. En attendant, les cadres de Sauber se savent sur la sellette. Frédéric Vasseur a été remplacé par Alessandro Alunni Bravi (ex-Coloni et Trident.) Jan Moncheux est sur le départ. James Key (ex-McLaren) assure l'intérim. Du troisième couteau.

Valtteri Bottas est un pilote mésestimé. Deux fois vice-champion du monde, il réussit l'exploit de finir 10e du championnat 2023 avec une Alfa Romeo à la dérive. C'est également l'un des seuls pilotes qui a une vie sociale. Malgré tout cela, les écuries le boudent. En 2023, il semble avoir levé le pied. A bientôt 34 ans, sa carrière en F1 semble dans l'impasse.

Il n'y a pas eu d'effet Zhou Guan Yu. Pour cause de Covid, il n'y a pas eu de Grand Prix de Chine depuis 2019. Surtout, les temps ont changé. Pour les grandes entreprises, la Chine n'est plus ce marché à conquérir. De toute façon, les Chinois ne s'intéressent qu'aux sportifs qui gagnent (comme tout le monde) et avec Zhou... "Joe" a pourtant réalisé des progrès, en 2023. Au-delà de 2024, sa place en F1 sera tout de même difficile à justifier.

Haas, 8e du championnat. Nico Hulkenberg, 14e et Kevin Magnussen, 18e

Günther Steiner est surtout connu pour son franc-parler dans Drive to survive. Du reste, en dehors des polémiques (Rich Energy, Mazepin...), on parle peu de Haas. D'ailleurs, il n'y a pas grand chose à en dire...

Côtés pilotes, on a deux never been. En terminant 7e d'un Grand Prix d'Australie chaotique, "Hulk" s'est garanti une place dans le second tiers du classement du championnat ! K-Mag, lui, a signé deux 10e place.
Haas pourrait d'ailleurs être la seule équipe avec des baquets de libre pour 2024. Une opportunité pour Frederik Vesti ?

Williams, 9e du championnat. Alex Albon, 13e et Logan Sargeant, 20e

Rien de très neuf chez Williams. L'écurie se contente d'agiter son passé, comme lors de la célébration de son 800e Grand Prix.

Alex Albon poursuit son bonhomme de chemin. Le Thaïlandais a même terminé 7e à Montréal et 8 à Silverstone. Et a priori, il sera toujours là en 2024.

Logan Sargeant est un débutant à l'ancienne. Williams le laisse rouler deux saisons, avant de relever les compteurs. Après tout, même George Russell avait mis du temps pour "scorer" avec Williams. Malgré deux saisons dans l'orbite de l'écurie et quelques "vendredi", l'Américain a du mal. Pas une surprise lorsqu'on regarde son parcours laborieux en formule de promotion...

Alpha Tauri, 10e du championnat. Yuki Tsunoda, 17e et Daniel Ricciardo, 19e

De mal en pis. Les deux écuries Red Bull sont aux deux extrêmes de la hiérarchie ! Une entité possédant deux équipes, c'était souvent une situation provisoire (cf. Benetton et Ligier, Matra et Tyrrell ou le dédoublement de McLaren au début des années 70.) Durant les années 2010, il y eu donc régulièrement des rumeurs de vente de Toro Rosso (Tony Teixeira, Gerhard Berger...) Avec la mort de Dieter Mateschitz, un redéploiement des activités de Red Bull semble nécessaire.
La marque de vêtements Alpha Tauri n'ayant jamais décollé, elle serait arrêtée. Une entreprise du secteur textile deviendrait sponsor-titre, avant de prendre le contrôle de l'équipe.

Avec trois 10e place, Yuki Tsunoda fait le minimum syndical pour éviter la porte. Il faut dire qu'Ayumu Iwasa, dès qu'il obtient deux, trois résultat, il se croit obliger d'enchainer ensuite les contre-performances. C'est donc lui qui devrait être rapatrié au Japon et piloter en Super Formula. En tout cas, pour Honda, c'est un retour au temps des Shinji Nakano et autres Aguri Suzuki, portés à bout de bras par le motoriste...

J'étais dubitatif sur Nyck de Vries. Alors qu'un volant pépère chez Williams lui tendait les bras, il choisit la difficulté avec Alpha Tauri. Certes, à la clef, il y avait un baquet chez Red Bull. Sauf que le "beau-frère de George Russell" n'était pas du bois d'un Max Verstappen ou d'un Sebastian Vettel... Forcément, il ne pouvait pas répondre aux attentes.
Daniel Ricciardo revient donc par la petite porte. Là encore, Christian Horner y voyait sans doute un stage, en vue d'un CDI avec Red Bull. Mais il n'y eu pas de miracle. En espérant que d'ici la fin de saison, il parvienne à inscrire un point.

(Images générées sous Dall-e Mini)

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