GT à peu près 40


L'autre jour, j'ai vu passer cette Ford GT40 dans les rues de ma ville. J'étais bien encombré, donc je n'ai pas pu en prendre beaucoup de clichés... J'en avais vu une lors d'une course de VHC en ouverture des 1000km de Paris 1995. J'avais été impressionné par les craquements de la boite, lorsque le pilote tombait les rapports à l'entrée des virages... Dans les années 60, en additionnant les voitures de Lola, Shelby et John Wyer, on arrive à une centaine de châssis. C'est donc une voiture très rare. Trop rare pour être immatriculée et circuler dans une avenue de banlieue. C'est donc très probablement une réplique, propulsée sans doute par un V6 de Ford Scorpio ou un 4 cylindres de Sierra Cosworth. Visiblement, le volant est à droite ; sans doute un kit anglais, donc.


Parmi les constructeurs, Lotus fait figure de grosse PME. Néanmoins, à l'échelle de la voiture de sport britannique, c'est une multinationale ! Le cran en-dessous, ce sont Morgan, Ginetta ou Caterham. Des constructeurs ayant pignon sur rue et des chiffres de production à 3 unités. Puis il y a Atom, BARC, Noble, Radical, Westfield ou Zenos. Puis, encore en dessous, vous avez les "speciality manufacturer". Connaissez-vous Bertini, Busamini, DARE, Dave Jones, Grinall, Minibuza ou Zcars ? Ce sont des entreprises microscopiques, situées dans des garages au milieu de nul part. Le milieu possède sa presse et ses salons dédiés, outre-manche. Souvent, les employés se comptent sur les doigts d'une main. Certains vendent des voitures complètes (assemblées ou à monter soi-même), d'autres des kits à adapter sur une base (Mini, MR2, MG F/TF, MX-5, etc.) Extreme Sportscars proposait ainsi de relooker votre 406 Coupé en 360 Modena ! En guise de pubs, ils s'offrent des encarts à la fin des magazines, entre les sites de rencontre louches et les polish-miracles. Bien sûr, le site web est remis à jour tous les 36 du mois (celui de DARE date de 2007 !) avec des points bonus si les photos sont pixelisées, mal cadrées ou s'il y a des gens dans le champ. Souvent, ces artisans ne durent qu'un temps. En prime, il y a des arnaques. La plus classique, pour les fabricants de répliques, c'est de montrer la vraie en guise d'exemple de réalisations. A partir du moment où l'on parle de micro-entreprises, la frontière entre maladresse (due à de l'amateurisme) et vice caché est floue...
Il n'y a rien de très rassurant. Moi, personnellement, je partirais en courant. Parfois, même sur les photos "presse", il y a tellement de jour entre les panneaux qu'on pourrait y passer les doigts ! Les mordus, au contraire, adorent cela. Il y a le fait d'avoir une voiture unique. Surtout, il y a l'idée de mouiller le maillot. Au lieu de signer un bon de commande, il faut aller chez l'artisan avec sa remorque, assembler soi-même le véhicule dans son garage, maudire 10 fois l'artisan car la notice de construction est fantaisiste, se débrouiller pour trouver des freins ou un faisceau électrique car ceux d'origine sont minables, devoir la faire homologuer, etc. Des centaines d'heures de galères et un budget explosé. Mais quel pied !

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