GS... Ah...
Au détour d'une rue, j'ai croisé cette Citroën GS. Plus précisément, une GSA X3. Notez,tout au fond, le Peugeot J9 rouge, immortalisé il y a quelques mois...
L'Auto-Journal décrivait la GSA X3 comme une "version à caractère sportif". En effet, elle disposait d'une boite 5 vitesses, d'un béquet arrière et de jantes spécifiques (que cette voiture n'a pas.) Son 4 cylindres à plat 65ch lui permettait d'atteindre 165km/h, pour une consommation de 7,45l aux 100km. Prix : 56 700 francs en 1985. A titre de comparaison, la R11 GTL (1400) avait un moteur à peine plus puissant, elle allait à peine plus vite, consommait un poil plus... Et elle coutait 9 000 francs de plus !
Oui, mais la GSA avait une esthétique... Euh... Clivante. Et en 1985, l'année de son départ en retraite, elle fêtait ses 15 ans de carrière.
Sur la LNA, on m'avait accusé d'anti-citroënisme primaire. Alors, je vais essayer d'aller plus loin que juste dire "c'était une voiture moche, pour les beaufs et les ploucs !"
La plupart des constructeurs généralistes avait un best-seller dans les années 45-65. D'où une tendance à la monoculture, voire carrément au modèle unique. Citroën, lui, avait d'un côté la 2cv et son écosystème (Dyane, Mehari, Acadiane...) et de l'autre, la DS (avec la DS break et l'ID.) Sur le papier, deux, c'est mieux qu'un. En pratique, ces deux modèles avaient peu de synergies. Ils avaient deux univers et deux populations (au sens statistique du terme) complètement distinctes.
Ensuite, dans les années 60, les généralistes ont cherché à se diversifier. Citroën, lui, a voulu combler le vide entre la 2cv et la DS. Néanmoins, les Dyane, Ami et GS eurent du mal à exister face à ces deux géantes. On sentait aussi que la firme aux chevrons n'osait pas trop y toucher. Les lifting trop radicaux de la DS furent écartés.
Puis, au début des années 70, ce fut l'effondrement. En 1974, les ventes de DS (qui jusqu'ici tournaient autour de 80 000-90 000 voitures par an), tombèrent à 40 039 unités. Il a fallu avancer le lancement de la CX. Or, la CX, ni la SM, n'avaient vocation à remplacer complètement la DS. La production de la DS se poursuivi d'ailleurs en 1975 et je suis persuadé que le plan inititial était une transition douce jusqu'en 1976, voire 1977 (une cohabitation classique à l'époque.) Sauf que plus personne ne voulait de la DS et qu'il fallu couper le robinet en juin 1975 car les invendus s'accumulaient ! Puis ce fut la 2cv qui fut victime des ravages du temps. La nouvelle génération voulait des citadines et un à un, les dérivés de la 2cv s'éteignirent. Citroën aborda les années 80 en étant doublement orphelin. Et il n'avait pas prévu l'après-2cv, ni l'après-DS. Ce ne fut qu'en 1986, avec l'AX, que le constructeur eu enfin une proposition cohérente en matière de citadine. Quant à la BX (1982), elle occupa l'espace des ID/DSuper.
En même temps, il n'était pas le seul. Austin s'est fait vampiriser par la Mini et Volkswagen a frôlé le naufrage lorsque les ventes de Cox se sont cassées la figure...
Sur le plan du design, c'était un cas d'école. Avec l'Ami, la GS, la Visa et plus tard, la XM, il avait su parfaitement capter les tendances de la mode à leur lancement... La GS fut même élue voiture de l'année ! Sauf que le but d'un designer, ce n'est pas d'anticiper ce qui sera beau au SOP, mais ce qui sera encore beau à l'EOP ! Les formes cunéiformes de la XM, très belles au demeurant, furent balayées par la mode biodesign du début des années 90. Avec l'Ami, le beau devint carrément affreux, sinon ringard.
Et c'était d'autant plus dommageable que les Citroën avaient des carrières très longues... La Ford Anglia, qui avait un design très typé année 60, fut produite de 1959 à 1965. Elle passa le relais à l'Anglia Torino, avec un lifting "à l'italienne" réalisé à la truelle, qui disparu en 1967. L'Ami, elle, arriva en 1961 et elle ne prit sa retraite qu'en 1978.
Pour revenir à la GS. En 1985, voici le top 10 des doyennes de la production française :
1. Citroën 2cv (1948)
2. Renault 4 (1961)
3. Citroën Méhari (1968)
4. Citroën GS/GSA (1970)
5. Peugeot 104 (1972)
6. Citroën CX (1974)
7. Peugeot 604 (1975)
8. Citroën LN/LNA (1976)
9. Peugeot 305 (1977)
10. Citroën Visa (1978)
Certes, toutes ses voitures ont été reliftées. Mais on voyait bien que les goûts avaient changé.
L'Auto-Journal décrivait la GSA X3 comme une "version à caractère sportif". En effet, elle disposait d'une boite 5 vitesses, d'un béquet arrière et de jantes spécifiques (que cette voiture n'a pas.) Son 4 cylindres à plat 65ch lui permettait d'atteindre 165km/h, pour une consommation de 7,45l aux 100km. Prix : 56 700 francs en 1985. A titre de comparaison, la R11 GTL (1400) avait un moteur à peine plus puissant, elle allait à peine plus vite, consommait un poil plus... Et elle coutait 9 000 francs de plus !
Oui, mais la GSA avait une esthétique... Euh... Clivante. Et en 1985, l'année de son départ en retraite, elle fêtait ses 15 ans de carrière.
Sur la LNA, on m'avait accusé d'anti-citroënisme primaire. Alors, je vais essayer d'aller plus loin que juste dire "c'était une voiture moche, pour les beaufs et les ploucs !"
La plupart des constructeurs généralistes avait un best-seller dans les années 45-65. D'où une tendance à la monoculture, voire carrément au modèle unique. Citroën, lui, avait d'un côté la 2cv et son écosystème (Dyane, Mehari, Acadiane...) et de l'autre, la DS (avec la DS break et l'ID.) Sur le papier, deux, c'est mieux qu'un. En pratique, ces deux modèles avaient peu de synergies. Ils avaient deux univers et deux populations (au sens statistique du terme) complètement distinctes.
Ensuite, dans les années 60, les généralistes ont cherché à se diversifier. Citroën, lui, a voulu combler le vide entre la 2cv et la DS. Néanmoins, les Dyane, Ami et GS eurent du mal à exister face à ces deux géantes. On sentait aussi que la firme aux chevrons n'osait pas trop y toucher. Les lifting trop radicaux de la DS furent écartés.
Puis, au début des années 70, ce fut l'effondrement. En 1974, les ventes de DS (qui jusqu'ici tournaient autour de 80 000-90 000 voitures par an), tombèrent à 40 039 unités. Il a fallu avancer le lancement de la CX. Or, la CX, ni la SM, n'avaient vocation à remplacer complètement la DS. La production de la DS se poursuivi d'ailleurs en 1975 et je suis persuadé que le plan inititial était une transition douce jusqu'en 1976, voire 1977 (une cohabitation classique à l'époque.) Sauf que plus personne ne voulait de la DS et qu'il fallu couper le robinet en juin 1975 car les invendus s'accumulaient ! Puis ce fut la 2cv qui fut victime des ravages du temps. La nouvelle génération voulait des citadines et un à un, les dérivés de la 2cv s'éteignirent. Citroën aborda les années 80 en étant doublement orphelin. Et il n'avait pas prévu l'après-2cv, ni l'après-DS. Ce ne fut qu'en 1986, avec l'AX, que le constructeur eu enfin une proposition cohérente en matière de citadine. Quant à la BX (1982), elle occupa l'espace des ID/DSuper.
En même temps, il n'était pas le seul. Austin s'est fait vampiriser par la Mini et Volkswagen a frôlé le naufrage lorsque les ventes de Cox se sont cassées la figure...
Sur le plan du design, c'était un cas d'école. Avec l'Ami, la GS, la Visa et plus tard, la XM, il avait su parfaitement capter les tendances de la mode à leur lancement... La GS fut même élue voiture de l'année ! Sauf que le but d'un designer, ce n'est pas d'anticiper ce qui sera beau au SOP, mais ce qui sera encore beau à l'EOP ! Les formes cunéiformes de la XM, très belles au demeurant, furent balayées par la mode biodesign du début des années 90. Avec l'Ami, le beau devint carrément affreux, sinon ringard.
Et c'était d'autant plus dommageable que les Citroën avaient des carrières très longues... La Ford Anglia, qui avait un design très typé année 60, fut produite de 1959 à 1965. Elle passa le relais à l'Anglia Torino, avec un lifting "à l'italienne" réalisé à la truelle, qui disparu en 1967. L'Ami, elle, arriva en 1961 et elle ne prit sa retraite qu'en 1978.
Pour revenir à la GS. En 1985, voici le top 10 des doyennes de la production française :
1. Citroën 2cv (1948)
2. Renault 4 (1961)
3. Citroën Méhari (1968)
4. Citroën GS/GSA (1970)
5. Peugeot 104 (1972)
6. Citroën CX (1974)
7. Peugeot 604 (1975)
8. Citroën LN/LNA (1976)
9. Peugeot 305 (1977)
10. Citroën Visa (1978)
Certes, toutes ses voitures ont été reliftées. Mais on voyait bien que les goûts avaient changé.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?