Rétromobile 2020 : 22. Studebaker Golden Hawk
Chez ArtCurial, on trouve toujours à boire et à manger. Il y a des voitures de grandes séries surévaluées, des quasi-épaves, des voitures à l'historique curieux et bien sûr, de vraies voitures exceptionnelles. Et parfois, dans les recoins, vous découvrez des voitures également exceptionnelles, mais moins médiatisées, à l'instar de cette Studebaker Golden Hawk.
En 1953, le studio de Raymond Loewy redessina toute la gamme Studebaker. Les lignes étaient élancées et elles donnèrent une impression statutaire. C'était très cohérent avec l'exécution coupé. En conséquence, en 1953, Studebaker vendit plus de coupés que de berlines et de breaks !
En 1955, Studebaker offrit un lifting à l'ensemble de sa gamme. La différence était désormais plus marquée entre le coupé vis à vis de la berline et du break. Y compris au niveau du nom : le Speedster n'était proposé qu'en coupé, tandis que les Champion et President n'étaient proposé qu'en berline et en break. Avec sa calandre inspiré des Mercedes-Benz et ses ailerons, le Speedster perdait la pureté du modèle de 1953.
En 1956, nouvelle formule : le coupé était décliné dans différentes finitions, avec la Hawk.
Entre temps, Studebaker avait racheté Packard. Studebaker inséra le V8 4,7l Packard -plus puissant que les V8 Studebaker- dans une Hawk et l'équipa d'un compresseur. Cela donna la Golden Hawk, avec 275 ch. Moteur puissant, mais présentation plutôt sage : la Golden Hawk annonçait les première muscle-cars des années 60. Ce fut un demi-succès et le modèle disparu à la fin du millésime 1958.
Dans Rain Man, Tom Cruise et Dustin Hoffman en croisent une sur une petite route. Et Tom Cruise, négociant en grosses cylindrées, de s'enthousiasmer pour cela.
Notez qu'en 1958, Packard produisit sa propre version de la Golden Hawk : la Hawk, équipée du même V8 à compresseur. Elle recevait une affreuse face avant "Packardisée". Ce flop fut hélas l'ultime Packard.
Certaines Studebaker furent assemblées en CKD par d'Ieteren (dans l'actuelle usine Audi de Bruxelles.) Néanmoins, cet exemplaire fut vendu à l'époque aux USA.
D'après Auto-Rétro, un coupé Studebaker vaut entre 15 000€ et 19 000€. Sachant que les modèles 1953/1954, aux lignes plus pures, sont davantage prisées des Européens.
En 2019, Barrett Jackson vendit une Golden Hawk à Scottsdale pour 27 500$ (25 250€.) Sachant qu'aux Etats-Unis, grâce à son image "muscle cars", elle génère plus d'intérêt.
Partant de là, ArtCurial l'a mise à prix pour 35 000€ et curieusement, elle parti pour 41 720€. Va comprendre, Charles.
Studebaker a été mourant pendant près de deux décennies.
Le management a sans aucun doute péché par conservatisme.
Ils ont tenu jusqu'au bout à concurrencer frontalement les "trois grands" sur les berlines de moyenne gamme. Or, les produits qui permirent à Studebaker de survivre, ce furent les coupés, puis la compact Lark. Des modèles sans équivalents chez les "trois grands".
Par trois fois, des francs-tireurs approchèrent Porsche pour qu'il crée une berline bon marché. Le constructeur Allemand proposa successivement trois prototypes. Tous furent retoqués par la direction, qui voulait que les voitures soient exclusivement conçues en interne.
Studebaker possédait un réseau national. De quoi intéresser une marque Européenne. Volkswagen, puis Mercedes-Benz furent contactés. De 1957 à 1965, Packard-Studebaker succéda à Max Hoffman comme distributeur de la marque à l'étoile... Mais via un réseau séparé, créé ad hoc. De mémoire, seuls trois concessionnaires portaient les deux panneaux !
Studebaker était également très Americano-Américain. A l'instar de Kaiser-Jeep, il aurait pu miser sur l'Amérique Latine ou le Japon pour chercher des gisements de croissance.
En 1957, Curtiss-Wright approcha Packard, puis Studebaker, devenant l'actionnaire principal. L'avionneur avait manqué le passage des moteurs à pistons vers les jets. Avec Packard-Studebacker, il pouvait se diversifier, injecter du cash, tout en renforçant le pôle militaire du groupe. Curtis-Wright finit par être écarté.
En 1966, Studebaker n'avait plus qu'une usine Canadienne, qui tournait au ralenti. Le management présenta un projet à CMI, un importateur de voitures Japonaises au Canada. Le projet "G" était une Isuzu Bellett "Studebakerisée". CMI était intéressé. Néanmoins, un audit révéla que la marque était criblée de dettes et son outil industriel, complètement obsolète. C'était une bonne idée trop tardive. CMI ne donna pas suite et Studebaker disparu.
Dans un univers parallèle, Studebaker aurait sans doute duré plus longtemps. Après tout, au début des années 50, la marque possédait encore une image flatteuse. Reste que les autres indépendants, American Motors, International Harvester, Checker, Reo, etc. finirent tous par sombrer. Les "trois grands" eurent une politique particulièrement agressive. Et pour les gouvernements Américains, conserver un indépendant n'avait aucun intérêt.
Plus de vingt ans après la vente d'AMC à Chrysler, on vit de nouveau apparaitre une marque indépendante : Tesla. Les trois grands ne sont plus en mesure de lui barrer la route. C'est une bonne illustration de l'état actuel de GM, Ford et Chrysler.
En 1953, le studio de Raymond Loewy redessina toute la gamme Studebaker. Les lignes étaient élancées et elles donnèrent une impression statutaire. C'était très cohérent avec l'exécution coupé. En conséquence, en 1953, Studebaker vendit plus de coupés que de berlines et de breaks !
En 1955, Studebaker offrit un lifting à l'ensemble de sa gamme. La différence était désormais plus marquée entre le coupé vis à vis de la berline et du break. Y compris au niveau du nom : le Speedster n'était proposé qu'en coupé, tandis que les Champion et President n'étaient proposé qu'en berline et en break. Avec sa calandre inspiré des Mercedes-Benz et ses ailerons, le Speedster perdait la pureté du modèle de 1953.
En 1956, nouvelle formule : le coupé était décliné dans différentes finitions, avec la Hawk.
Entre temps, Studebaker avait racheté Packard. Studebaker inséra le V8 4,7l Packard -plus puissant que les V8 Studebaker- dans une Hawk et l'équipa d'un compresseur. Cela donna la Golden Hawk, avec 275 ch. Moteur puissant, mais présentation plutôt sage : la Golden Hawk annonçait les première muscle-cars des années 60. Ce fut un demi-succès et le modèle disparu à la fin du millésime 1958.
Dans Rain Man, Tom Cruise et Dustin Hoffman en croisent une sur une petite route. Et Tom Cruise, négociant en grosses cylindrées, de s'enthousiasmer pour cela.
Notez qu'en 1958, Packard produisit sa propre version de la Golden Hawk : la Hawk, équipée du même V8 à compresseur. Elle recevait une affreuse face avant "Packardisée". Ce flop fut hélas l'ultime Packard.
Certaines Studebaker furent assemblées en CKD par d'Ieteren (dans l'actuelle usine Audi de Bruxelles.) Néanmoins, cet exemplaire fut vendu à l'époque aux USA.
D'après Auto-Rétro, un coupé Studebaker vaut entre 15 000€ et 19 000€. Sachant que les modèles 1953/1954, aux lignes plus pures, sont davantage prisées des Européens.
En 2019, Barrett Jackson vendit une Golden Hawk à Scottsdale pour 27 500$ (25 250€.) Sachant qu'aux Etats-Unis, grâce à son image "muscle cars", elle génère plus d'intérêt.
Partant de là, ArtCurial l'a mise à prix pour 35 000€ et curieusement, elle parti pour 41 720€. Va comprendre, Charles.
Studebaker a été mourant pendant près de deux décennies.
Le management a sans aucun doute péché par conservatisme.
Ils ont tenu jusqu'au bout à concurrencer frontalement les "trois grands" sur les berlines de moyenne gamme. Or, les produits qui permirent à Studebaker de survivre, ce furent les coupés, puis la compact Lark. Des modèles sans équivalents chez les "trois grands".
Par trois fois, des francs-tireurs approchèrent Porsche pour qu'il crée une berline bon marché. Le constructeur Allemand proposa successivement trois prototypes. Tous furent retoqués par la direction, qui voulait que les voitures soient exclusivement conçues en interne.
Studebaker possédait un réseau national. De quoi intéresser une marque Européenne. Volkswagen, puis Mercedes-Benz furent contactés. De 1957 à 1965, Packard-Studebaker succéda à Max Hoffman comme distributeur de la marque à l'étoile... Mais via un réseau séparé, créé ad hoc. De mémoire, seuls trois concessionnaires portaient les deux panneaux !
Studebaker était également très Americano-Américain. A l'instar de Kaiser-Jeep, il aurait pu miser sur l'Amérique Latine ou le Japon pour chercher des gisements de croissance.
En 1957, Curtiss-Wright approcha Packard, puis Studebaker, devenant l'actionnaire principal. L'avionneur avait manqué le passage des moteurs à pistons vers les jets. Avec Packard-Studebacker, il pouvait se diversifier, injecter du cash, tout en renforçant le pôle militaire du groupe. Curtis-Wright finit par être écarté.
En 1966, Studebaker n'avait plus qu'une usine Canadienne, qui tournait au ralenti. Le management présenta un projet à CMI, un importateur de voitures Japonaises au Canada. Le projet "G" était une Isuzu Bellett "Studebakerisée". CMI était intéressé. Néanmoins, un audit révéla que la marque était criblée de dettes et son outil industriel, complètement obsolète. C'était une bonne idée trop tardive. CMI ne donna pas suite et Studebaker disparu.
Dans un univers parallèle, Studebaker aurait sans doute duré plus longtemps. Après tout, au début des années 50, la marque possédait encore une image flatteuse. Reste que les autres indépendants, American Motors, International Harvester, Checker, Reo, etc. finirent tous par sombrer. Les "trois grands" eurent une politique particulièrement agressive. Et pour les gouvernements Américains, conserver un indépendant n'avait aucun intérêt.
Plus de vingt ans après la vente d'AMC à Chrysler, on vit de nouveau apparaitre une marque indépendante : Tesla. Les trois grands ne sont plus en mesure de lui barrer la route. C'est une bonne illustration de l'état actuel de GM, Ford et Chrysler.
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