Rétromobile 2020 : 1. AC Ace

C'est parti pour le "best of" de Rétromobile 2020. Comme chaque année, je prends la toute première voiture que je croise. Cette habitude est un moyen de créer de l'imprévu, car autant je sais que je vais passer dans tel ou tel stand, autant je n'ai aucune idée de la voiture qui trônera dans l'entrée...

Autre contrainte : comme elle est près de l'entrée, il y a du monde autour...

Quoi qu'il en soit, cette année, il s'agit d'une AC Ace, alias AC-Bristol (par opposition aux AC Cobra.) L'occasion d'un clin d’œil à la rétrospective des marques Britanniques du Tour Auto 2019...

AC Cars a toujours eu une histoire tortueuse. Dans l'immédiat après-guerre, il produisait des berlines et des coupés vieillots. Cet artisan arrondissait ses fins de mois avec des voiturettes pour handicapés et des rames de train.
En 1953, John Tojeiro modifia un châssis pour le rendre plus léger. Il fit dessiner une carrosserie sans doute inspirée des barquettes Ferrari. Tojeiro proposa sa création à AC, qui la produisit sous le nom d'Ace. Les premières Ace étaient équipées d'un moteur 2l 100ch d'origine Standard (identique à celui des SS 1 !), de quoi atteindre 160km/h. Notez qu'à l'époque, la star d'AC, c'était le coupé Greyhound.

En 1956, AC passa un accord de fourniture avec Bristol, qui avait lui-même une licence de fabrication du 2l BMW. Avec 120ch, il permettait à l'Ace de frôler les 190km/h. AC connu un succès d'estime et ça lui permit de vivre un peu plus décemment.
En compétition, l'Ace était la monture du gentleman-driver : performante et relativement bon marché. Visez les compteurs tournés vers le pilote, afin de surveiller la santé du 6 cylindres...

Hélas, en 1960, Tony Crook racheta Bristol, qui abandonna le 6 cylindres béhème au profit d'un V8 Chrysler. AC se tourna vers Ford et le poussif 2,6l de la Zodiac. Puis, en 1963, Carroll Shelby débarqua. Profitant de ses contacts avec Ford, il fournit un V8 "289" à l'Ace et un nouveau chapitre s'ouvrait...