Rétromobile 2018 : 3. Berliet Centaure

Chaque année, à Rétromobile, je vais faire un tour sur le stand de la Fondation Marius Berliet. Cette année, c'est le centenaire de Paul Berliet (disparu en 2012.)

J'y allais avec mon livre Les voitures Chinoises sous le bras. Berliet a été le premier industriel d'Europe de l'ouest a passer un gros contrat (importation + fabrication sur place de camions) avec la Chine communiste. Ensuite, il a été la porte d'entrée des industriels Français désireux de s'implanter en Chine. La France avait une longueur d'avance et on a laissé tout ça en friche, dans les années 80... En tout cas, mon livre parle pas mal de Berliet.

Le véhicule exposé est un Berliet Centaure. Les années 70 furent une série de coups durs. Le rapprochement avec Citroën devait renforcé le constructeur Lyonnais. C'était une revanche après un rendez-vous manqué dans les années 30. Mais les utilitaires moyens de Citroën, comme le "Belphégor", firent un flop. En prime, la firme aux chevrons se retrouva en grandes difficultés financières. En prime, en 1970, Bruxelles imposant une longueur maximale aux poids-lourd. Les long-capots étaient en ligne de mire... A commencer par le Stradair.

Le Centaure fut donc la réponse de Berliet à la nouvelle réglementation. Avec l'absorption de Berliet par Renault V.I., il engendra le Turboleader, puis le Turboliner.
Quand j'étais petit, j'avais lu un Je bouquine, qui, de mémoire, s'appelait Torpédo contre les gangsters. Torpédo était un gentil chauffeur, qui acceptait un transport un peu louche, afin de pouvoir s'offrir son rêve : un Turboliner. Après ça, j'ai voulu assembler un Turboliner Italeri au 1/24e. Je n'ai jamais dépassé l'instruction 1... Bien des années plus tard, j'ai vu une BD qui s'appelait Torpédo. Je l'ai ouvert, telle une madeleine de Proust... Sauf que c'était une homonymie... Pour rester dans les gauloiseries, toujours de mémoire, Berliet s'était associé à Lui, pour promouvoir le Centaure. D'où une série de photos avec un mannequin très dénudé... C'était ça, les années 70... Alors qu'aujourd'hui, on ne peut même plus mettre de grid-girls sur les circuits de F1...