Rétromobile 2018 : 21. BMW Z1

Difficile de croire que cette BMW Z1 n'a que quelques années de moins que la 525e que j'ai croisé il y a quelques temps. De toute façon, la Z1 ne fait pas son âge (surtout de face.) Et pourtant, elle sera bientôt trentenaire...

L'automobile pris un virage à 90° à la fin des années 70. Les constructeurs prirent conscience que l'époque où l'on pouvait vendre la même voiture pendant 40 ans (Cox, 2cv, Mini...), c'était fini. La conséquence la plus évidente de la crise du pétrole, c'était la problématique de la consommation. La clientèle voulait des moteurs avec de meilleurs rendements. Le diesel ? Pourquoi pas, même sur un premium, mais avec une puissance à trois chiffres ! Le corollaire, c'était les premières normes antipollution. Avec l'intégration du catalyseur, ce qui impliquait l'injection. Sans oublier le serpent de mer de l'électrique. La sécurité faisait son entrée, avec l'ABS, l'airbag et les premiers crash-tests. Les yuppies étaient friands de gadgets électroniques. Ordinateur de bord, chaine hifi, téléphone portable (NDLA : oui, les gros machins avec une batterie pesant plusieurs kg) et même GPS (avec affichage façon Tron) débarquaient dans les habitacles des premium. Sans oublier une mondialisation toujours plus importante ; pour exporter davantage, il fallait d'emblée prendre en compte les goûts des étrangers. Le tout, avec des temps de développement toujours plus réduits. La série 3 E30 fut lancée en 1982 (en 2 portes.) La version 4 portes et la version diesel arrivèrent en 1983, le cabriolet, en 1985 et le break, en 1987. A l'avenir, il faudrait lancer toutes les versions en même temps.
Cela faisait beaucoup de nouvelles contraintes. Lorsque l'étude d'un modèle était lancé, il n'était plus question de partir d'une feuille (presque) blanche. Comme beaucoup de constructeur, BMW se dota d'un bureau d'études, chargé de travailler très en amont sur les voitures de demain, voire d'après-demain. Ce fut Technik GmbH, créé en 1985. Et par une douce ironie, son premier projet fut une voiture de série, produite dans la foulée : la Z1.

Ainsi, Technik GmbH dévoila la Z1, sa toute première étude, en 1985. "Z" comme "Zukunft" (futur) et "1", parce que c'était le premier modèle. C'était un roadster biplace futuriste, en plastique thermoformé, avec portes disparaissant dans la carrosserie. La base mécanique était celle de la 325i.

A l'époque, BMW était encore en phase de conquête. Il lui fallait de temps en temps, des produits sortants de l'ordinaire (comme la M1 en son temps.) La Z1 était un casting idéal et elle fut produite quasiment en l'état. Dévoilé, sous forme de concept-car, au salon de Francfort 1986, elle fut produite en 1989. Prix : 400 000 francs (à comparer aux 223 600 francs d'une 325i cabriolet !) Malgré cela, les 8 000 exemplaires furent vite vendus.
BMW songea à une version coupé. L'étude d'un break de chasse (façon Z3 coupé) alla très loin. Mais c'était la chute du Mur, la facture était lourde pour la RFA et la demande chuta. La Z1 ne fut donc pas déclinée. On a jamais su si dès le départ, la production allait être limitée ou si BMW a préféré s'arrêter à 8 000 unités.

Là où BMW s'est planté (comme d'autres), c'est qu'il pensait que le marché des roadsters biplace n'était qu'une niche. Donc, que seul un véhicule exclusif pouvait se vendre. Après tout, lorsque la Z1 était en gestation, l'Alfa Spider, à l'âge canonique, était le seul modèle d'un généraliste, du marché.

Mais lorsque la Z1 arriva en concession, la MX-5 l'avait précédé de quelques mois...