Rétromobile 2018 : 34. Siata Spring
On reste dans le coin des "moins de 20 000" avec cette Siata Spring.
Les années 60 furent une période de consolidation, en Italie. Terminés, les garagisti qui créaient des "spéciale" dans un recoin d'atelier. Des designers comme Pininfarina, Ghia ou Bertone savaient faire de la haute couture avec la qualité de travail du prêt-à-porter. Et pour le chrono, Abarth et Giannini offraient des préparations moteur performantes et abouti. Enfin, en course, les Anglais fabriquaient de F3 en quantité industrielles. L'espace des PME, voir des TPE, de l'automobile Italienne était en train de disparaitre. Il fallait chercher de nouveaux débouchés.
Siata était justement l'un des 1001 fabricants de spéciales sur base Fiat. Comme le vent tournait, il eu une idée : surfer sur la vague "néo-classique". A-t-il été inspiré par la Gamine de Vignale ?
Dans les années 60-70, le monde de la voiture ancienne commençait à bourgeonner. Mais certains voulaient une voiture ayant l'apparence d'une ancienne, mais offrant les prestations d'une voiture moderne. Le terme "d'apparence" était sujet à interprétation. La Morgan 4/4, produite quasiment en l'état depuis 1936, était le summum de l'authenticité. Excalibur, Panther ou Clenet utilisaient de nombreux composants modernes, mais ils faisaient des efforts pour que ça ne se voit pas trop. Quant à Siata, il a pris une Fiat 850 sur laquelle il a greffé une carrosserie très vaguement inspirée des MG série T. De toute façon, pour le quidam, ce qui faisait un "look d'ancienne", c'était les ailes détachées du capot, les roues à rayons, la roue de secours apparente et surtout, les chromes. La calandre est complétement factice, vu que le moteur était à l'arrière.
La Spring plus à une clientèle de jeunes minets friqués. Car malgré tout, elle était craquante. Or, Siata n'avait pas l'habitude de faire du volume et encore moins de développer un réseau. La Spring fut présentée en 1966, mais produite seulement à partir 1968. Après 2 années et 3 500 unités, Siata fit faillite.
C'est alors que MM. Geminiani et Ansaldi entrèrent en scène. Ex-actionnaire d'ISO, Ansaldi était le "père" du programme F1 (confié à un Frank Williams alors méconnu...) Les deux hommes souhaitaient produire une voiture en Sardaigne (parce que cela donnait droit à de généreuses subventions.) Ils rachetèrent l'outillage de la Spring et fondèrent ORSA. Fiat refusa-t-il de leur fournir des 850 ? En tout cas, les ORSA Spring étaient basées sur sa cousine Ibère, la Seat 850 (donc avec moteur 0,9l.) ORSA misait tout sur l'export, sur la centaine de Spring sarde, une dizaine parti au Venezuela et une soixantaine, en Arabie Saoudite. Le chargement à destination du royaume parti en 1973, à leur débarquement, c'était la crise du pétrole. Le distributeur local ne paya pas ORSA et ce fut le point final.
Quoi qu'il en soit, ça me fait toujours drôle de voir qu'une vraie-fausse ancienne des années 70 finit par devenir une ancienne...
Les années 60 furent une période de consolidation, en Italie. Terminés, les garagisti qui créaient des "spéciale" dans un recoin d'atelier. Des designers comme Pininfarina, Ghia ou Bertone savaient faire de la haute couture avec la qualité de travail du prêt-à-porter. Et pour le chrono, Abarth et Giannini offraient des préparations moteur performantes et abouti. Enfin, en course, les Anglais fabriquaient de F3 en quantité industrielles. L'espace des PME, voir des TPE, de l'automobile Italienne était en train de disparaitre. Il fallait chercher de nouveaux débouchés.
Siata était justement l'un des 1001 fabricants de spéciales sur base Fiat. Comme le vent tournait, il eu une idée : surfer sur la vague "néo-classique". A-t-il été inspiré par la Gamine de Vignale ?
Dans les années 60-70, le monde de la voiture ancienne commençait à bourgeonner. Mais certains voulaient une voiture ayant l'apparence d'une ancienne, mais offrant les prestations d'une voiture moderne. Le terme "d'apparence" était sujet à interprétation. La Morgan 4/4, produite quasiment en l'état depuis 1936, était le summum de l'authenticité. Excalibur, Panther ou Clenet utilisaient de nombreux composants modernes, mais ils faisaient des efforts pour que ça ne se voit pas trop. Quant à Siata, il a pris une Fiat 850 sur laquelle il a greffé une carrosserie très vaguement inspirée des MG série T. De toute façon, pour le quidam, ce qui faisait un "look d'ancienne", c'était les ailes détachées du capot, les roues à rayons, la roue de secours apparente et surtout, les chromes. La calandre est complétement factice, vu que le moteur était à l'arrière.
La Spring plus à une clientèle de jeunes minets friqués. Car malgré tout, elle était craquante. Or, Siata n'avait pas l'habitude de faire du volume et encore moins de développer un réseau. La Spring fut présentée en 1966, mais produite seulement à partir 1968. Après 2 années et 3 500 unités, Siata fit faillite.
C'est alors que MM. Geminiani et Ansaldi entrèrent en scène. Ex-actionnaire d'ISO, Ansaldi était le "père" du programme F1 (confié à un Frank Williams alors méconnu...) Les deux hommes souhaitaient produire une voiture en Sardaigne (parce que cela donnait droit à de généreuses subventions.) Ils rachetèrent l'outillage de la Spring et fondèrent ORSA. Fiat refusa-t-il de leur fournir des 850 ? En tout cas, les ORSA Spring étaient basées sur sa cousine Ibère, la Seat 850 (donc avec moteur 0,9l.) ORSA misait tout sur l'export, sur la centaine de Spring sarde, une dizaine parti au Venezuela et une soixantaine, en Arabie Saoudite. Le chargement à destination du royaume parti en 1973, à leur débarquement, c'était la crise du pétrole. Le distributeur local ne paya pas ORSA et ce fut le point final.
Quoi qu'il en soit, ça me fait toujours drôle de voir qu'une vraie-fausse ancienne des années 70 finit par devenir une ancienne...
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