Rétromobile 2018 : 16. ATS
Au détour d'un stand, je vois cette monoplace jaune, très fine. Je la prends d'abord pour une March d'Indycar. En fait, c'était une ATS. Plus précisément, de la D3 pilotée par Hans Stuck fin 1979. Sauf qu'à l'époque, elle portait le N°9. D'ailleurs, presque toutes les ATS F1 portèrent le 9 (et le 10, lorsque l'équipe avait une seconde voiture.)
Günter Schmid avait senti le vent de ce que l'on appelait encore "l’accessoirisation". Cet usineur s'est lancé dans les jantes alliages. Hans-Werner Aufrecht (cofondateur d'AMG) dessina un modèle, dont la fabrication était sous-traité par ATS et que l'on retrouva sur toutes les AMG. Fort d'un petit pécule, Schmid s'offrit les vieilles Penske F1, en 1977. Et en 1978, il construisit sa propre F1. Sauf que le patron possédait un caractère notoirement épouvantable. Du coup, c'était la valse des pilotes et des ingénieurs. En 1979, Hans Stuck décrocha une 5e place avec la D3, après une saison infernale. Le pilote Allemand s'attendait à un concert de louange... Mais au lieu de cela, Schmid l'engueula. Stuck fit ses valises, sans savoir qu'il venait de disputer son dernier Grand Prix de F1... Quelques années plus tard, Gustav Brunner avait carte blanche pour dessiner une F1. Profitant des possibilités du châssis carbone, il créa une forme inédite et c'était la première vraie F1 en carbone (la McLaren MP4 n'ayant qu'un châssis très traditionnel.) 1984 fut marqué par du personnel qui partait en claquant la porte. BMW, qui motorisait l'équipe, décida que cela faisait mauvais genre et elle refusa de fournir ATS pour 1985. Ce fut la fin de l'écurie... Qui réapparu en 1988, sous la forme de Rial. Andrea de Cesaris décrocha une improbable 4e place à Detroit. Christian Danner fit de même l'année suivante, à Phoenix. Puis Schmid retrouva ses bonnes vieilles habitudes, avec une valse des pilotes en fin de saison. Rial ferma ses portes.
Bien des années plus tard, ATS réapparu sur les circuits, comme sponsor-titre de la F3 Allemande (Schmid ayant passé l'arme à gauche entre temps.) Après la fusion avec le championnat Français (ce qui donna la F3 Euro Series, puis l'actuelle F3 [Europe]), l'Allemagne s'était gardé un championnat "B". Dans un premier temps, cela permettait à des pilotes trop jeunes ou trop pauvres de courir. Mais Motopark se retrouva bientôt en unique "top team" face à des structures familiales. Les pilotes faisaient régulièrement des triplés (NDLA : en fait, ils avaient quatre voitures, mais traditionnellement, le quatrième était complètement à l'arrêt.) Les concurrents venus du championnat Italien ne sont jamais apparus. Les Britanniques avaient un championnat similaire, mais impossible de rapprocher les règlements. En prime, la FIA interdisait désormais à ces championnats d'utiliser le mot "F3". Le gag, c'est que le délégué F3 de la FIA, c'était alors Gerhard Berger, ancien pilote ATS F1. Le monde est petit...
Günter Schmid avait senti le vent de ce que l'on appelait encore "l’accessoirisation". Cet usineur s'est lancé dans les jantes alliages. Hans-Werner Aufrecht (cofondateur d'AMG) dessina un modèle, dont la fabrication était sous-traité par ATS et que l'on retrouva sur toutes les AMG. Fort d'un petit pécule, Schmid s'offrit les vieilles Penske F1, en 1977. Et en 1978, il construisit sa propre F1. Sauf que le patron possédait un caractère notoirement épouvantable. Du coup, c'était la valse des pilotes et des ingénieurs. En 1979, Hans Stuck décrocha une 5e place avec la D3, après une saison infernale. Le pilote Allemand s'attendait à un concert de louange... Mais au lieu de cela, Schmid l'engueula. Stuck fit ses valises, sans savoir qu'il venait de disputer son dernier Grand Prix de F1... Quelques années plus tard, Gustav Brunner avait carte blanche pour dessiner une F1. Profitant des possibilités du châssis carbone, il créa une forme inédite et c'était la première vraie F1 en carbone (la McLaren MP4 n'ayant qu'un châssis très traditionnel.) 1984 fut marqué par du personnel qui partait en claquant la porte. BMW, qui motorisait l'équipe, décida que cela faisait mauvais genre et elle refusa de fournir ATS pour 1985. Ce fut la fin de l'écurie... Qui réapparu en 1988, sous la forme de Rial. Andrea de Cesaris décrocha une improbable 4e place à Detroit. Christian Danner fit de même l'année suivante, à Phoenix. Puis Schmid retrouva ses bonnes vieilles habitudes, avec une valse des pilotes en fin de saison. Rial ferma ses portes.
Bien des années plus tard, ATS réapparu sur les circuits, comme sponsor-titre de la F3 Allemande (Schmid ayant passé l'arme à gauche entre temps.) Après la fusion avec le championnat Français (ce qui donna la F3 Euro Series, puis l'actuelle F3 [Europe]), l'Allemagne s'était gardé un championnat "B". Dans un premier temps, cela permettait à des pilotes trop jeunes ou trop pauvres de courir. Mais Motopark se retrouva bientôt en unique "top team" face à des structures familiales. Les pilotes faisaient régulièrement des triplés (NDLA : en fait, ils avaient quatre voitures, mais traditionnellement, le quatrième était complètement à l'arrêt.) Les concurrents venus du championnat Italien ne sont jamais apparus. Les Britanniques avaient un championnat similaire, mais impossible de rapprocher les règlements. En prime, la FIA interdisait désormais à ces championnats d'utiliser le mot "F3". Le gag, c'est que le délégué F3 de la FIA, c'était alors Gerhard Berger, ancien pilote ATS F1. Le monde est petit...
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?